Cohésion cantonale?!

Pour la droite du Canton du Valais, la cohésion cantonale est son affaire et elle est surtout déterminée par la place que les prérogatives du Haut-Valais occuperont dans la nouvelle Constitution. En effet les constituant-e-s PS-GC, Zukunft Wallis, des Verts ou d’Appel Citoyen ont appris avec une surprise certaine la création d’un groupe de réflexion d’élu-e-s de droite appelé « Pour un Valais uni et solidaire » dont les membres donneraient une conférence de presse le soir même de la session du 7 septembre pour faire part de leurs « Réflexions sur la nouvelle Constitution cantonale » (voir Nouvelliste du 08.09). Pauvres de nous naïves et naïfs qui pensions que le plénum était le lieu des débats de fond, notamment sur la cohésion cantonale, pour la mise sur pied de notre nouvelle Constitution valaisanne. Mais non, ce sont les partis dits bourgeois, entre eux, qui doivent prendre le leadership pour mettre cette future Constitution sur les bons rails sans être pollués par des propositions émanant des autres groupes dont les idées doivent être considérées a priori comme farfelues. Le groupe VLR a-t-il pris goût aux putschs après celui organisé par lui en automne passé avec le refus d’entrée en matière sur le travaux de la Commission 2 ? Le PDC VR doit-il montrer qu’il bouge encore après les dernières élections cantonales et, pour ce faire, lisser dans le sens du poil certains Hauts-valaisans qui menacent de refuser la nouvelle Constitution si toutes leurs prétentions ne sont pas exaucées? En fait, en agissant ainsi les autrices et auteurs du texte ont pris un gros risque sur la cohésion et la cohérence de la Constituante.
N’en déplaise aux initiant-e-s de ces « Réflexions » en cercle fermé exclusif, nous sommes, à gauche, tout aussi convaincu-e-s de l’importance de la cohésion cantonale. La place qu’occupe le Haut-Valais dans le Canton en est certes un élément important. Elle doit être proportionnée à l’importance relative de sa population en veillant à accorder les avantages politiques et administratifs nécessaires à la bonne entente mais sans céder à aucun chantage, ni aucune surenchère. Nous pensons aussi que la cohésion passe aussi et peut-être surtout par d’autres aspects comme la justice sociale, la répartition équitable des richesses, un salaire minimum. Elle sera aussi renforcée par un partenariat social fort pouvoirs publics – syndicats – employeurs et employeuses pour le maintien et le développement de CCT, la surveillance du marché du travail. La cohésion dépendra aussi d’une vraie représentation équilibrée des genres, de la promotion de l’égalité, du renforcement des liens intergénérationnels, de l’intégration des personnes en difficulté ou situation de handicap. Elle sera aussi fonction du soin que nous apporterons aux respect d’engagements environnementaux forts pour préserver notre cadre de vie et celui des générations à venir. Pour que les presque 23 % de résidentes étrangères et résidents étrangers puissent exister en tant qu’habitant- e-s de notre canton, leur intégration, facteur de cohésion, doit passer entre autres par la répartition des sièges pour le Grand Conseil sur la base de la population totale (et non de la seule population suisse) et on peut espérer un droit de vote au niveau communal au moins. En bref, la cohésion cantonale dépendra plus d’un vrai projet de société cherchant le bien commun des générations actuelles et futures que de considérations d’arithmétique politicienne dédiées uniquement à la   minorité du Haut comme veulent le faire croire certain·e·s.

Pierre Schertenleib