« Les Jeunesses pour la Constituante » est un comité interparti composé des jeunes libéraux radicaux, des jeunes socialistes, des jeunes verts, et des jeunes centre gauche pcs.
Nous voulons montrer que la révision n’est pas un combat d’arrière-garde, mais au contraire une occasion très importante pour la jeunesse et le canton. Nous voulons représenter tous les jeunes qui pensent tout comme nous, qu’il est temps de réformer ce texte, et ce quelle que soit leur opinion sur le contenu de la future Constitution. La constitution actuelle est trop vieille. Elle a été écrite alors que le Valais était profondément différent : la majeure partie de la population dépendait de l’agriculture, les femmes n’avaient pas le droit de vote et le téléphone existait à peine. Nous ne pensons pas que conserver un texte de plus d’une centaine d’années soit une démarche de protection des valeurs. Sa place n’est plus celle d’une loi en vigueur. Il ne faut pas fétichiser inutilement la Constitution simplement parce qu’elle est ancienne. Si l’importance pratique de la Constitution est avant tout symbolique, elle prend tout son sens lorsqu’il s’agit de définir une vision et des idéaux. Elle nous permet ainsi de créer et de garantir de nouveaux droits qui n’avaient pas d’objet avant, par exemple ceux liés à l’émergence du monde numérique. Passer par une assemblée constituante est une étape nécessaire de ce processus : la Constitution doit servir de base solide pour longtemps. Elle doit transcender les clivages politiques pour poser des grands principes. Le Grand Conseil, trop occupé, n’est pas adapté à cette tâche : il suffit de voir l’issue de la réforme R21 pour s’en rendre compte. Au contraire, la constituante est élue dans un seul but : la démarche n’est pas la même. Les élections pour rejoindre l’assemblée seront une excellente occasion d’ouvrir largement le coeur du processus politique. Comme l’enjeu est différent, les partis pourront proposer d’autres candidats que les « têtes habituelles » déjà occupées à d’autres charges. En tant que jeunes, nous aurons la chance de pouvoir nous retrouver à écrire le texte qui façonnera notre avenir. Nous avons créé une page Facebook pour toucher le plus de monde possible. Nous serons également présents au débat du Nouvelliste jeudi à 19h aux Brasseurs et au marché de Sion vendredi pour une distribution de flyers. 1. Que coûterait la production d’un match de football ou d’une émission individuelle si le «oui» l’emportait, c’est-à-dire après un démantèlement de la SSR?
Il est extrêmement difficile d’émettre une estimation fiable du coût d’un match de football ou d’une émission individuelle. La raison en est que si le «oui» à l’initiative No Billag l’emporte et si la SSR est liquidée suite à ce résultat, de très nombreuses inconnues interviendront et de nombreuses hypothèses devront être formulées. On a essayé de calculer les coûts d’un abonnement au «Tagesschau» (le journal du soir) de la SRF. En fonction des hypothèses, une estimation réaliste se situe autour de 1000 francs (vous trouverez le calcul détaillé ci-après). 2. Pourquoi ne travaille-t-on pas ici plus concrètement avec des chiffres? Certains politiques prétendent que cela serait plus cher. Mais de combien? En principe, le marché suisse n’a pas la taille critique nécessaire pour la mise en place d’un modèle Pay-per-view. Les consommateurs débourseraient largement plus pour les abonnements auprès de divers diffuseurs de chaînes payantes que pour la redevance de radio-télévision. Un modèle Pay-per-view conduirait à créer une société à deux vitesses: certains pourraient s’offrir ces programmes payants, et d’autres pas. Le bouquet sportif le moins cher de la télévision payante, comportant le sport suisse, coûte actuellement aux fans de sport au moins 5 fois plus que le programme de la SSR (25 francs au lieu de 5 francs par mois). Les offres Pay TV ne couvrent en outre qu’une partie du paysage sportif suisse. 3. Comment persuader les indécis de voter «non» le 4 mars prochain? Pour rester dans les événements (sportifs): en Suisse, la loi impose que les événements culturels et sportifs les plus lucratifs, donc ceux qui rassemblent le plus grand nombre de téléspectateurs, soient diffusés à la télévision gratuite. Ni la SSR, ni les chaînes privées n’ont le droit de prélever des redevances supplémentaires pour ces diffusions – que No Billag s’impose ou pas. La loi fédérale sur la radio et la télévision (LRTV) prescrit ce qui suit: «Les comptes rendus d’événements d’importance majeure pour la société doivent être librement accessibles à une partie substantielle du public.» La règle de la télévision gratuite est également ancrée dans la Convention du Conseil de l’Europe sur la télévision que la Suisse a ratifiée et qu’elle devrait continuer à appliquer. Toutefois, les fournisseurs commerciaux ne couvriraient pas gratuitement des événements d’envergure, car leur taux de refinancement se situe entre 10 et 20 % au maximum. Calcul des coûts d’abonnement au «Tagesschau»: Les coûts proportionnels du «Tagesschau», le journal du soir de SRF, (comme indiqués par SRF) sont de l’ordre de 60 000 francs par jour, ce qui représente (x 365) 22 millions de francs pour un an. Si le «Tagesschau» était produit de façon autonome, les frais de production seraient approximativement multipliés par 2 (X=2), car de nombreuses synergies n’existeraient plus. Les frais de production autonome seraient donc de l’ordre de 44 millions de francs par an. Pour l’utilisation d’un système de diffusion (technique et administratif), les fournisseurs exigent en moyenne un supplément de 100 %[1], ce qui signifie que les coûts totaux (production et diffusion) d’un journal télévisé que SRF produit de façon autonome s’élèveraient à 88 millions de francs par an. Le «Tagesschau» de SRF est regardé tous les jours en moyenne par 592 000 ménages de Suisse alémanique, dont 489 000 sont des utilisateurs réguliers (au moins 150 éditions par an). Combien de ménages sont prêts à payer un abonnement à une télévision payante pour le journal de SRF? Dans un article de la Weltwoche, Kurt W. Zimmermann part du principe que 25 % des ménages sont prêts à payer un abonnement à une télévision payante pour des contenus de la SSR. Nous ne partageons pas cet avis et considérons cette estimation trop élevée car il est de notoriété publique que la part de téléspectateurs disposés à payer pour des émissions d’information est faible[2]. Mais pour pouvoir formuler une affirmation, nous avons repris cette hypothèse de 25 %. Les ménages prêts à payer doivent posséder un décodeur de dernière génération (set-top-box): à l’heure actuelle, entre 50 % (estimation Swisscom) et 75 % (estimation Mediapulse) environ des ménages suisses alémaniques possèdent un appareil compatible avec la télévision payante. Nous avons donc choisi une valeur moyenne pour effectuer les autres calculs: 2/3 de tous les ménages possèdent un appareil compatible avec la télévision payante. Cela signifie qu’en moyenne, seuls deux tiers des 25 % de ménages prêts à payer un abonnement peuvent utiliser la télévision payante. Cela reviendrait à dire que 81 500 ménages disposés à payer un abonnement et possédant un appareil pour télévision payante (2/3 de 25 % de 489 000 ménages) se partagent les frais mentionnés ci-dessus. Cela donnerait un abonnement annuel de 1080 francs par an (88 millions de francs: 81 500 abonnés). L’élément essentiel du calcul est la part de ménages disposés à payer un abonnement. Toute modification se répercute de manière proportionnelle sur ce calcul. Les frais pour un abonnement aux émissions d’actualités quotidiennes dans les autres régions linguistiques seraient nettement plus élevés en raison du nombre de ménages moins important. Beat Schneider, SRG SSR 26 janvier 2018 [1] Les fournisseurs TV (Swisscom, upc, Sunrise, antennes collectives, etc.) doivent trouver des solutions techniques afin de fournir une réception impeccable du «Tagesschau» de la SRF, même à une grande quantité de spectateurs en simultané. Cela suppose notamment la construction de nouveaux centres de données. Les fournisseurs doivent développer tous ensemble les autres évolutions techniques; le niveau technologique des différentes plates-formes n’est pas le même, ce qui rend difficile ce développement commun (source: Swisscom TV). [2] Seuls les spectateurs vraiment très intéressés s’abonneraient au «Tagesschau». Cet intérêt doit être supérieur à la moyenne pour payer le prix supplémentaire d’un abonnement. Le marché de la presse écrite est en baisse depuis des années pour les abonnements. La volonté de s’abonner diminue depuis des années. Seuls les abonnements pour les contenus d’information proposés à des prix très bas pourraient disposer d’une réelle chance sur le marché à long terme, le marché doit également être assez important pour que les abonnements à petits prix soient suffisamment nombreux pour refinancer des contenus (haut de gamme). Cependant, 70 % des téléspectatrices et téléspectateurs du «Tagesschau» ont plus de 60 ans. Dans cette catégorie d’âge, selon les études de marché et d’audience, les gens s’informent sur l’actualité principalement par le biais du quotidien auquel ils sont abonnés(!). L’envie de s’abonner au «Tagesschau» serait donc faible pour les plus de 60 ans. La Constitution valaisanne a bientôt 111 ans. Elle date de l’époque où la Lonza construisait ses premiers ateliers, le tunnel du Simplon était tout juste inauguré et on entamait la construction du tunnel du Lötschberg. Le Valais était alors un canton agricole qui vivait les prémices de l’industrie grâce à l’énergie hydraulique. Nous sommes aujourd‘hui en transition vers un monde digitalisé. La Constitution actuelle est de ce fait dépassée, qui laisse sur le carreau de nombreux groupes de la population : les personnes âgées et celles nécessitant des exigences particulières, les enfants et les femmes égales des hommes. La Constitution du 21ème siècle exige des dispositions durables en matière de politique sociale, environnementale, énergétique, de transport et de formation. Les révisions partielles telles que proposée par R21 n’ont mené nulle part. Il faut une révision totale de la Constitution, qui doit être élaborée par une assemblée constituante: des femmes et des hommes élu-es, essentiellement issu-es de la société civile, qui s’engagent pour cette fonction, qui tiennent à discuter et trouver des solutions ensemble. Et qui abordent cette mission avec un regard un tant soit peu plus novateur. Le 4 mars prochain, nous disons OUI à la révision totale de la Constitution par une constituante. SP Oberwallis Quelques considérations avant un vote qui devrait rajeunir notre Valais.
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